Neuro-ophtalmologie

L'ophtalmologiste joue un rôle primordial dans l'identification des patients souffrant d'une hypertension intracrânienne idiopathique (HTICI) à haut risque d'évolution défavorable. La mise en évidence de facteurs pronostiques permet de mieux préciser les stratégies thérapeutiques lors de l'évaluation initiale. Elle permet également d'adapter, conjointement avec le neurologue, la stratégie de suivi. L'objectif de cet article est d'aider l'ophtalmologiste à identifier les patients porteurs d'une HTICI à haut risque visuel afin d'adapter leur suivi et la stratégie thérapeutique.

Le champ visuel fait partie intégrante de l'examen ophtalmologique. Il doit être réalisé avec la bonne correction optique, en utilisant une technique adaptée au patient et à sa pathologie. Si la périmétrie statique automatisée est l'examen de choix dans le diagnostic et le suivi de la plupart des pathologies neuro-ophtalmologiques, le Goldmann reste irremplaçable dans les simulations et chez les patients peu compliants ou fatigués. L'interprétation doit tenir compte des données de l'examen clinique incluant l'interrogatoire car peu de déficits sont pathognomoniques d'une…

Devant une neuropathie optique ischémique antérieure (NOIA), on doit toujours évoquer deux diagnostics : - la NOIA artéritique de la maladie de Horton, liée à une thrombose des artères ciliaires postérieures courtes par l'artérite gigantocellulaire - la NOIA non artéritique qui correspond à un mécanisme d'hypoperfusion de la tête du nerf optique. En effet, la vascularisation de la tête du nerf optique est de type terminale, assurée par un cercle artériel anastomotique de Zinn-Haller divisé en une partie supérieure et une partie inférieure, et formé à partir des branches…

Quelques aphorismes en neuro-ophtalmologie permettent d'éviter les pièges qui sont nombreux. Monique Schaison qui a fondé la neuro-ophtalmologie française est la créatrice de la plupart de ces aphorismes et l'instigatrice des autres. Quant aux urgences, le plus simple et le plus réaliste est de se dire qu'en neuro-ophtalmologie, tout ce qui est récent est certainement urgent, tant que l'on n'a pas fait le diagnostic ; mais ce qui est ancien est peut-être urgent aussi. Ainsi, affirmer qu'un trouble neuro-ophtalmologique n'est pas une urgence ne peut être que rétrospectif.

Monsieur G., 66 ans, se présente aux urgences ophtalmologiques pour son oeil gauche rouge et peu douloureux. Il est devenu progressivement rouge depuis un mois et Monsieur G. se plaint s'un scotome central depuis trois jours. On ne retrouve pas de contexte traumatique à l'interrogatoire. On retient dans ses antécédents la pose d'un stent de l'artère coronaire droite (angor), une dyslipidémie traitée et une hypertension artérielle traitée et équilibrée.